Petit retour tardif sur le concert au Black Lab du 17 février.
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Nous avions déjà eu l’occasion d’y jouer il y a quelques temps pour la projection d’un documentaire sur le punk hardcore et sa scène états-unienne (Punk the capital). Il y avait eu la projection et ensuite un petit concert avec les collègues de Marto. C’était intimiste cette date là, mais très cool. Mais c’est sur que de base on est assez récalcitrant sur ce genre de lieu. La flemme de rentrer ici dans le « pourquoi » mais en gros et gras, ce genre de lieux ne nous attirent pas vraiment à cause de leurs logiques, de leurs « service de sécurité », où de leurs prix pas possible, et aussi de ce que ça véhicule et surtout de ce que ça ne véhicule pas. Et puis c’est confortable aussi pour nous de rester dans nos sphères. Toi même tu sais.
Quand Mika le pote nous a proposé de jouer là-bas avec Syndrome 81, Chiaroscuro et Oi! Boys (qui finalement n’ont pas pu venir mais ont été remplacé par Short Days), on a du y re-réfléchir un petit peu… Ce qui à fait pencher la balance, en plus de partager c’t’espace avec cette bandelette de loubards, c’est le fait que l’entrée n’était pas à prix fixe, et que cette soirée avait le potentiel de faire déplacer des copains copines d’un peu plus loin que le bout de notre nez. Et ouai, Syndrome 81 et Oi! Boys dans la même soirée, ça fait bouger les punx et les pas punx! On a vu quelques potes des quatres coins du Nord et de Navarre se taper une déter et profiter de cette date pour remonter dans le NP2C. Remarque les S81 se sont aussi taper la déter de venir jusqu’ici (Brest – Lille en camion entre insupportables syndromatiques, ça doit pas être évident, big up à eux).
Puis l’équipe de l’orga sont grave sympas, au taquet pour mettre tout le monde bien. Iels savent faire car iels sont dans la « scène » hardcore DIY depuis belle lurette. Même si nous de notre côté on se contente de peu, vraiment là iels ont assuré. Ça fait une grande partie de la diff’.
Un autre détail, et pas des moindres, est que avec cette date on pouvait en profiter pour inviter certain certaines qui ont moins accès aux concerts, du moins les concerts qui se passent dans nos bas-fond, dans nos caves parfois bondées mais souvent sombres et humides avec des escaliers raides.
On questionne moins souvent la difficulté des accès dans ces caves ou ces endroits pas toujours tenus secret mais sans droits ni titre. Pour des gens en fauteuil roulant, ou blessé.e.s, ou juste pas à l’aise avec la foule, où encore même pas à l’aise avec les codes du milieux punx (et Dionysos sait qu’il y en a!), c’est pas une mince affaire de venir voir des concerts. C’est pas évident de se punkifier la tronche, alors que ça fait du bien.
Ces barrières invisibles et sournoises sont à péter. D’un côté comme de l’autre. Jouer ou aller voir un concert dans une « vraie » salle, ça permet ça. C’est un peu sortir de sa tanière, dans les deux sens.
De ce fait, on a pu inviter nos proches, nos familles, nos collègues, en sachant qu’il n’y aurait pas de malaise et en sachant qu’il y aurait assez de place pour que chacun chacun.e puissent gérer le taux de bordel dans lequel il ou elle voulait bien baigner.
Le malaise s’est retourné plutôt vers nous, qui n’avions pas l’habitude de ces grandes salles, de ces prix, de ces jeux de lumières, de toutes ces enceintes et de ces micros.
Mais c’est grâce à eux aussi que ça sonnait bien et que ça avait un peu de gueule.
Un point cool que le régisseur général ait accepté (ou proposé, on ne sait pas) était : « Si la jauge est atteinte, on ouvre toutes les portes« …
Et la jauge a été atteinte, plus de 650 personnes étaient dans les parages et tout fût ouvert. Les « agents de ces-culs » devaient se sentir un peu bêtes dans leurs uniformes, mais on ne leurs en voulait pas. Surtout quand iels ont vu que la sécurité n’avait pas à être géré. Que ça s’autogerait bien. Quelques relous se sont fait bien calmer et d’autres bien jarter. C’est souvent ce qui arrive quand ça se met sur la pointe des pieds dans ses gros sabots…
On a appris que les gens qui s’occupent de la programmation là-bas, ne sont pas les mêmes que les gens qui gèrent le bar. Ce qui doit sûrement créer des tensions (ahh la tuûune…). Bah oui : pendant que le bar s’en fout plein les poches, le prix des entrées à lui seul parfois ne suffit pas pour l’équipe orga, surtout avec des groupes qui demandent des sommes exubérantes de merde. C’est des modèles économiques qui nous dépassent. Ici, le prix libre de la soirée à tellement bien marché, que personne n’était dans le rouge. Même nous en tant que groupe local on a eu un pourlich, alors qu’on ne réclamait rien. Ca ira dans un futur disque qu’on revendra encore probablement à prix libre.
Un pied de nez à ces fonctionnements ennuyeux ça fait toujours plaisir. >:)
À la fin de la soirée, ça a fait aussi plaisir d’entendre que c’était une super soirée, et aussi d’entendre une des personnes de ces sphères plus lointaines (dans le sens plus conventionnelles) dire
« Aujourd’hui, c’est pas possible d’être apolitique ».
Ça on est bien d’accord.
Et on peut très bien ne pas l’être partout.
Même au Black Lab.
Allez, on est pas assez philosophes pour entrer dans ces conneries.
Merci encore à Short Days pour avoir remplacé Oi! Boys à la dernière minute.
La palme du plus beau slam est décerné ex-aequo à Léa pour un jolie slam sur le ventre, et pour la version dos, celui de Kamkam. Et dans la catégorie « -16 ans » on salue celui du ptit pote Tristan.
Up the punx, on est partout.
(pour un retour plus détaillé sur les groupes et l’ambiance il y a de quoi lire ça là).